Résumé :
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Trop souvent, la responsabilité de tomber malade est reportée sur les individus. Les messages récurrents de prévention tels que « Mangez équilibré », « Faites de l’exercice » ou « Arrêtez de fumer » se focalisent d’ailleurs sur les modes de vie personnels. C’est compter sans l’importance des déterminants non médicaux de la santé : le niveau de revenu et le statut social, les réseaux de soutien social, l’éducation et l’alphabétisme, l’emploi et les conditions de travail, l’environnement social et l’environnement physique, le développement de la petite enfance, le sexe, la culture. Ainsi, le risque de tomber malade est-il lié aux conditions socioéconomiques dans lesquelles nous nous trouvons et nous observons sans surprise un gradient social dans l’apparition des maladies chroniques : plus un individu occupe une position socioéconomique défavorable, plus il est en mauvaise santé. Pénibilité du travail, habitat précaire, salaire médiocre… Quelle responsabilité porte le politique ? La société n’est-elle pas elle-même imputable en accordant une valeur moindre à la vie de certains groupes sociaux ?
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