Résumé :
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Les bébés maîtrisent leur langue en un temps record, bien plus vite que les adultes lorsqu’ils s’essaient aux langues étrangères. Comment expliquer la rapidité de cet apprentissage ? Quels sont les mécanismes cognitifs à l’œuvre ? Quelle est l’influence des autres et plus généralement du contexte dans lequel les enfants grandissent ? Comme le montre ce dossier, les recherches récentes en sciences du langage ont dépassé la querelle de l’inné et de l’acquis au profit d’une vision médiane ou « interactionniste » : parler s’apprend au fil de relations complexes entre ce qu’un tout-petit peut et ce qu’il perçoit dans son environnement – le comportement des adultes comme celui d’autres enfants par exemple. Même des troubles du langage ayant apparemment une origine physiologique n’ont pas les mêmes conséquences d’un milieu social à un autre. De fait, la parole ne se réduit pas au fait d’exprimer une pensée ; elle s’insère dans un ensemble de pratiques discursives et de codes sociaux. Elle est toujours en mouvement, susceptible d’évoluer au fil des générations, des époques et des environnements. Trop complexe pour se retrouver telle quelle dans la nature, chez d’autres espèces animales par exemple, mais aussi trop spontanée pour être rationalisée par une intelligence artificielle, elle garde encore une large part de mystère
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