Résumé :
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Je traduis en séances de psychothérapie. Comme la plupart de ceux qui se retrouvent « interprètes dans le soin », je me suis engagé dans cette voie parce que je parlais une autre langue, en plus du français (c’est de la situation en France dont il sera question ici). Pourtant, ce n’est pas parce qu’on parle plusieurs langues qu’on est interprète. Il faut le devenir, et beaucoup d’entre nous apprennent sur le tas, deviennent interprètes en exerçant. Le métier d’interprète dans le soin est assez récent, sa pratique est hétérogène et son apprentissage ne répond pas à des normes arrêtées1. Pourtant, certaines structures qui font appel à des interprètes leur proposent de les accompagner dans la construction de leur pratique au moment où ils débutent – avec, dans l’idée aussi de les préserver dans un contexte professionnel émotionnellement éprouvant. Le centre Osiris à Marseille, en tant que centre de soutien thérapeutique aux personnes victimes de torture et de répression politique, fait appel à des interprètes, et a fait le choix de les étayer et de les former...
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