Résumé :
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Sous une apparence trompeuse et anodine, diagnostic anténatal (DA) invite ses usagers à s’interroger sur les limites de l’humain. Plus précisément, il conduit à explorer ce qu’il y a de virtuellement humain chez l’embryon puis le fœtus qui peuvent, certes, naître humain à l’issue de la grossesse, mais aussi, basculer à tout moment dans l’informe, la monstruosité ou encore la mort spontanée et, parfois, imposée suite à une interruption médicale de grossesse. Cette véritable précarité ontologique de « l’enfant virtuel » de la grossesse est trop souvent masquée par une médicalisation de la grossesse triomphante et scientiste, qui banalise et musèle la subjectivation du DA tant pour les soignés que pour les soignants. Cette stratégie de la standardisation confine au néocolonialisme médical quand elle fait violemment irruption dans le parcours de migrants, dont l’enveloppe culturelle d’appartenance est en conflit avec cette exploration du ventre maternel et, plus précisément, avec sa transparence imposée lors des échographies obstétricales (EO).
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