Résumé :
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La consultation avec les mineurs isolés étrangers implique un certain nombre d’aménagements du cadre habituel de notre pratique médicale occidentale. Avec ces jeunes dont la plupart n’a jamais eu accès aux soins, le temps essentiel est celui de l’interrogatoire qui suit schématiquement les trois étapes potentiellement traumatiques de leurs parcours : l’avant du départ, le voyage, le temps d’errance de l’arrivée. Cette démarche diagnostique s’appuie sur l’interprète, interlocuteur central dans l’entretien clinique qui rend possible la communication entre des univers culturels différents. Dans cette situation particulière d’évaluation de l’état de santé d’un adolescent qui ignore tout de son corps, le décentrage culturel nous contraint à suspendre un diagnostic trop prompt qui serait fait sur une sémiologie ambigüe. L’importance accordée à l’échange dans lequel nous devons porter toute notre attention au discours du jeune patient et nous y ajuster par le recours aux métaphores, est essentiel
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