Résumé :
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Le fait de choisir les gamètes d’un donneur ou d’une donneuse qui ressemble le plus par ses caractéristiques phénotypiques (couleur de la peau, des yeux, des cheveux…) au couple en demande d’aide médicale à la procréation est la règle en France. Dans d’autres pays, c’est l’individu ou le couple qui choisit lui-même son donneur ou sa donneuse sur des critères qui peuvent privilégier soit une dissemblance idéalisée (blondeur, yeux bleus, grande taille), soit une ressemblance à soi-même, et à son conjoint lorsqu’il s’agit d’un couple. Dans certains pays, c’est non seulement la notion de phénotype qui est mobilisée à cette occasion, mais celle de race, ou même d’ethnie. Celle-ci est alors conçue de façon essentialiste et biologisante comme une sous-catégorie de celle de race, déniant le caractère proprement historique et culturel de cette notion. La biologisation progressive de la notion d’ethnie passe d’autant plus dans les esprits qu’elle émane d’autorités scientifiques et de cliniques de procréation ultra-modernes, et qu’elle vient conforter une tendance spontanée à confondre différence physique et différence culturelle
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