Résumé :
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L’irruption du Dr House dans l’imaginaire médical n’est pas un hasard. L’arrogance de la médecine et la mise entre parenthèses du malade qu’illustre cette série télévisée reflètent une manière d’être au monde dominée par la pensée (néo-)libérale où le sujet tend à s’identifier avec des fonctions de type bio-économique. En réaction contre cette image à la fois messianique et mécaniste de la santé, Pierangelo Di Vittorio actualise la réflexion critique sur le biopouvoir, les tendances liberticides et totalitaires de la médecine, sa culture de la performance. Si nous souscrivons à son analyse, il lui manque cependant une ouverture aux alternatives que portent la médecine générale et les soins de santé primaires. L’auteur, citant Canguilhem, déplore en effet que la figure du médecin « thérapeute à 360° » (le généraliste), capable d’accueillir la demande du patient singulier ait été supplantée par celle du spécialiste « ingénieur d’un organisme décomposé comme une machinerie ». Ne nous enterrez pas trop vite, M. Di Vittorio…
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