Résumé :
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À travers le génocide des Juifs et celui des Tutsi au Rwanda, l’auteur aborde l’énigme du rêve traumatique. Le rêve traumatique est l’hallucination d’une scène traumatique vécue par le rêveur comme à nouveau agissante. Elle n’est pas même une reproduction du trauma : elle est trauma. Il n’y a aucun écart, aucune création par un travail psychique du rêve. Sa fonction semble bien être dans la répétition. Dans la culture juive, les rêves sont des messages de Yahvé qui doivent être interprétés par un sage, un prophète. Le rêve ici n’est rien, il ne porte pas de sens en lui même, il n’acquiert de la réalité qu’à partir du moment où il est interprété. Rêver n’est pas dangereux, mais interpréter un rêve peut l’être. Dans la culture rwandaise, le rêve est un message des Abazimu, esprits des parents morts sans sépultures. Pourquoi, l’intentionnalité maléfique des parents apparaît-elle ? Pourquoi ceux qui étaient des protecteurs deviennent-ils des persécuteurs ? Il y a redoublement de l’horreur. Le psychanalyste sera dans l’écoute et la compréhension de toutes ces interprétations culturelles, prêt à capter le moment où, par le jeu du transfert, les représentations se diversifieront. Mais il sera d’abord un « porteur d’affect », celui qui attestera par ses propres affects que le patient a bien vécu l’horreur
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