Résumé :
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Cimentant l'observation ethnographique du présent dans la profondeur historique, la notion de réemploi montre son efficacité pour conceptualiser les pratiques de traduction d'éléments culturels exogènes dans un nouvel ordre fonctionnel. L'ensemble des processus de réemploi sur lesquels est construit le phénomène culturel lié à Mami Wata, dans sa déclinaison tant culturelle qu'esthétique, traduit l'imaginaire que les traditions européennes associent à l'image de la sirène. Loin de se présenter comme la survivance d'une tradition, soucieuse de la préservation révérencieuse d'une prétendue authenticité, cette appropriation de l'image de la sirène apparaît comme le produit d'une sélection créative et vivificatrice. Acquis selon une logique mémorielle de proie et de dépouille, ce corpus d'images active des intentionnalités adaptées aux besoins contemporains de ses interprètes africains
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