Résumé :
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Dans ce travail, l'auteur se propose de dégager les principales caractéristiques du modèle de la folie en Occident. Cette démarche s'articule avec une approche du fait psychopathologique se situant dans la perspective de l'anthropologie culturelle. Les études transculturelles ont mis en évidence les différences d'expression du trouble mental selon les cultures - en particulier à propos des dépressions - et aussi les différentes approches herméneutiques. Le modèle occidental s'inscrit dans l'histoire de la médecine, ce qui n'est pas obligatoirement le cas dans d'autres contextes culturels. La question de la causalité organique a depuis longtemps été controversée. L'imputation personnelle - avec les notions d'endogénéité d'une part, de conflit intrapsychique d'autre part - caractéristique du point de vue étiologique, d'après l'auteur -, n'est pas sans rapport avec l'individualisme qui caractérise la personnalité occidentale et forme probablement en partie le lit de la culpabilité. Dès lors la notion d'ethnopsychiatrie ne doit pas s'appliquer aux seules pratiques non occidentales : toute psychiatrie peut - et doit - être considérée comme une ethnopsychiatrie, c'est-à-dire une approche clinique et herméneutique du trouble mental, tenant compte de la culture de référence du sujet souffrant.
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