Résumé :
|
Pourquoi la contre-révolution néolibérale a réussi – depuis plus d’un quart de siècle – à s’emparer des esprits un peu partout dans le monde de manière aussi écrasante (la “pensée unique” n’est pas un vain mot) restera pour longtemps une énigme majeure.Comment cet exploit a été accompli, par contre, ne fait guère de doute. C’est par une OPA sur notre vocabulaire.Il fallait que le sens des mots change, qu’ils perdent leur faculté de permettre une pensée critique, voire une pensée tout court.Il fallait une pensée molle – qui englue le cerveau social, qui rende tout simplement imprononçable et interdit de séjour mental tout terme qui s’oppose à la marchandisation de la société – il n’y a pas et il ne peut plus y avoir d’alternative : services publics, écoles, justice, culture, tout doit y passer.C’est dire que le premier combat contre un tel programme de lavage des cerveaux, comme le montre Mateo Alaluf page après page, décryptage après décryptage, est de reconquérir le langage.Sans langage, pas de pensée, sauf molle : une société morte, sans passé, sans avenir
|