Résumé :
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Le développement du capitalisme financier, au cours des deux dernières décennies, a entrainé une dégradation des conditions de travail. Il s’agit à présent de faire toujours plus, avec toujours moins de personnes et en toujours moins de temps et ce, dans un contexte de travail marqué par la réorganisation permanente et une extrême «procédurisation» du travail (process, reportings, etc.). Les individus sont alors conduits à «hyper réagir», sans pouvoir prendre du recul, et «hyperfonctionner», tels des machines. En découlent des pathologies de «surchauffe» de ces hommes «machinisés», ne trouvant d’autre issue que la panne ou la déconnexion brutale pour échapper à une intensification du travail qu’ils ne parviennent plus à assumer. Pouvant dans des cas extrêmes mener au suicide, ces ruptures de soi s’expriment notamment par une perturbation des capacités relationnelles et personnelles et par la dépression. Si la conciliation travail-famille n’est pas ici traitée en tant que telle, il va de soi qu’une telle rupture de soi rend impossible toute harmonisation entre les deux sphères: dans sa sphère privée, l’individu devient incapable de mettre entre parenthèses sa vie professionnelle.
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