Résumé :
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[...] S'il faut traiter de l'art dans l'intervention sociale, de ses fonctions,ressources et effets ou s'il faut traiter des spécificités de la pratique artistique avec un public fragilisé, il existe un cadrage ou, en tous cas, une remarque liminaire en trois points.Le premier point: dans la pratique sociale, la plupart des techniques d'expression ou artistiques qui charpentent une méthodologie sont issues des Beaux-Arts: dessin, peinture, sculpture, danse, musique, théâtre ou autres techniques graphiques ou plastiques ... Cette vision circonscrite aux Beaux-Arts est, généralement, ce qui se définit comme Art. Les voies sur lesquelles elle chemine conduit le quidam à appréhender l'Art par le musée, la galerie, l'exposition, la performance, l'évènement. Pour les artistes, l'objectif est la notoriété qui fournit les moyens de la subsistance et de la reconnaissance. [...]Le second point: dans cette logique, je tiens vigoureusement à l'écart toutes les pratiques sociales qui instrumentalisent l'art ou, inversement, toutes les pratiques artistiques qui instrumentalisent le social. L'art n'a pas à devenir levéhicule courtisan d'une quelconque propagande politique, quoiqu'il puisse être très politique.Le troisième point: dans le travail social et dans le secteur associatif en particulier, les praticiens disposent souvent de marges de manœuvre qui permettent d'investir leur méthodologie, de choisir leurs moyens, leurs actions, à l'intérieur du cadre que définissent les missions. De leur côté, les publics rencontrés, pour la plupart d'entre eux, savent se saisir de stylo bille, crayon, pinceau, capsules, bouchons, ficelles, papiers récupérés, murs et ils ont tous - de quoi prolonger un cri, une plainte et même ... un rire. joie, dérision, cynisme, plaisanterie, complicité, autodérision, souvent prodrome de la guérison [...]
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