Résumé :
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De manière évidente, le temps intéresse d'abord les physiciens: il est alors une dimension du réel qu'il convient de représenter, de mesurer. Mais qu'en est-il lorsque l'on s'intéresse à la perception humaine du temps? [...]A travers ce questionnement, le constat d'une démultiplication des temporalités sociales sera posé. Cette démultiplication sera d'abord illustrée par trois études de cas que nos travaux de recherche ou ceux des collaborateurs du Centre de Recherche et d'Intervention Sociologiques de l'Université de Liège nous ont permis de croiser. Nous évoquerons ensuite une démultiplication des temporalités dans le champ de l'action sociale: elle porte tant sur les relations entre les usagers des services, qu'entre les usagers et les professionnels, ou encore entre les intervenants eux-mêmes. Nous verrons alors comment les autorités publiques sont interpellées à ce sujet. En effet, celles-ci ne s'expriment pas uniquement pour procurer de la «lenteur nécessaire» face à la rapidité des marchés, elles se font aussi activatrices, incitatives. Enfin, nous interrogerons le rapport au temps face au contexte plus général de la gouvernementalité libérale dans laquelle nous sommes entrés. Pour terminer, nous aborderons l'idée d'un tournant anthropologique [...]
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