Résumé :
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Introduction. En 2007, alors que les résultats en termes de participation générale aux dépistages organisés des cancers restent insuffisants en région Paca, la Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales Provence-Alpes-Côte d’Azur (DRASS PACA) et la Délégation Régionale de l’Agence nationale pour la Cohésion Sociale et l’Egalité des chances (Acsé) ont confié au Comité Régional d’Education pour la Santé la réalisation d’une recherche-action dans le but d’identifier les actions susceptibles de faciliter l’accès des populations migrantes au dépistage des cancers.Matériels et méthodes. Au total, lors de l’étude, 26 professionnels ont été rencontrés dans le cadre d’entretiens individuels ainsi que 80 personnes originaires du Maghreb, des Comores, d’Afrique subsaharienne et des pays de l’Est dans le cadre d’entretiens individuels ou collectifs à Marseille et dans plusieurs sites du Vaucluse. Dans un second temps, 28 séances desensibilisation ont été organisées dans le cadre de 6 ateliers d’alphabétisation (dans les départements des Bouches-du-Rhône, du Var et du Vaucluse) concernant au total 138 personnes.Résultats. Parmi les freins relevés par les professionnels, la barrière linguistique constitue le principal obstacle au dépistage et à l’accès à l’information. En termes de représentations des personnes migrantes, le cancer, systématiquement associé à lapeur et à la mort, apparaît souvent incurable et semble concerner essentiellement les femmes.Parmi les leviers d’action, il paraît important d’ancrer les stratégies d’information au plus près des personnes via des relais de proximité. Il est également important d’insister sur les avancéesthérapeutiques et les bénéfices d’un diagnostic précoce, pour lutter contre nombre d’idées reçues (fatalité, échec, faiblesse, sentiment que les femmes sont plus vulnérables, etc.).Les séances menées avec les personnes en cours d’alphabétisation ont permis de réaliser des supports de sensibilisation à diffusion locale (affiches) ou plus large (panneaux adaptés). Les formateurs se sont fortement impliqués dans la démarche tout en maintenant l’exigence d’apprentissage.Discussion et conclusion. L’existence de freins spécifiques aux personnes migrantes n’est pas démontrée. Toutefois, la maîtrise de la langue et la connaissance des dispositifs de soins et deprévention sont des critères concernant particulièrement ce public. Dans ce cadre, les cours d’alphabétisation constituent un espace privilégié pour intervenir auprès de groupes déjàconstitués. Au croisement des dimensions sanitaire et sociale, cela permet d’intégrer l’ensemble des facteurs susceptibles d’influencer la participation aux dépistages des cancers
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