Résumé :
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La femme est un prisme éloquent pour parler des sociétés du Maghreb. Mais ce prisme est trop souvent déformant. L'image qui est construite par les médias au Maroc (Zakya Daoud), par le cinéma en Tunisie (Hédi Khélil) ou par la presse écrite en Algérie (Ghania Mouffok) mérite qu'on l'interroge pour tenter d'y voir plus clair et comprendre ce qui se joue véritablement autour de la place des femmes dans ces pays et de la question taboue de la lutte des sexes dans la famille patriarcale. Loin des approximations et des lieux communs, il importe d'aller au plus près afin de décrypter comment les femmes vivent au Maghreb et quels sont les récits et les légendes qui fabriquent nos représentations. La question religieuse celle du voile ou du terrorisme a eu tendance à saturer le regard, notamment européen, d'émotions qui font écran et empêchent de voir, d'une rive à l'autre de la Méditerranée, la complexité des sociétés maghrébines où les femmes jouent un rôle éminent. Le cas des diplômées au Maghreb, étudié par Pierre Vermeren, est à cet égard révélateur. Une multiplicité de modèles coexistent désormais en Algérie, en Tunisie et au Maroc, où l'image de la femme moderne ne se confond plus avec celle de la femme occidentale
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